Au début j'étais censée être un garçon, à croire que les médecins ne savent même plus regarder une échographie, mon père avait déjà fait une chambre bleu et verte, des vêtements de garçon étaient achetés et j'étais censée m'appeler Félix, oui comme le chat de la publicité, mais il ne faut pas oublier que ce mot veut dire chanceux. Bref, quand ma mère a accouché et que tout le monde a découvert que j'étais une petite fille, je peux vous dire que ma mère les a énormément engueulé, elle devait choisir un nouveau prénom, acheter de nouveaux vêtements et la chambre elle avait décidé qu'elle resterait ainsi. Alors que mes parents cherchaient désespérément un prénom pendant que mon frère s'amuser à faire des bruits d'avion dans la chambre à l'hôpital, ma mère a demandé à l'infirmière comment elle s'appelait elle lui a répondu : Najyla et que c'était d'origine arabe. Ce prénom plaisant à mes parents, ils ont donc décidé de me nommer Najyla-Félix et oui ils ont gardé Félix pour que cette mésaventure reste gravée. Vous l'avez compris j'ai aussi un frère, âgé de trois ans de plus que moi, je peux vous dire qu'en grandissant j'ai été un boulet avec lui, je faisais tout pour l'accuser quand je faisais une bêtise, je m'amusais à lui piquer ses jouets, lui crier dans les oreilles, le pousser, le mordre, lui tirer les cheveux, mais ce que j'aimais aussi, c'était les soirs quand il y avait de l'orage, sa chambre était en face de la mienne, je me rendais à chaque fois à côté de lui, pour qu'il me protège, à chaque fois il ronchonnait, mais au final il était toujours là pour moi. Je n'étais pas une fille très sage, assez bordélique, impatiente, curieuse, imprévisible, mais aussi très capricieuse, j'en faisais souvent voir de toutes les couleurs à mes parents, notamment quand ils étaient appelés à l'école, une fois l'un de mes camarades m'avaient pris mes crayons de couleurs sans demander, ce que je n'ai pas supporté et je l'avais poussé dans les escaliers lorsque l'on sortait pour aller en récrée. J'étais vraiment méchante. Je n'aimais pas vraiment l'école, j'aimais mieux dessiner dans mon coin, bavarder avec mes camarades ou même regarder les oiseaux par la fenêtre, car je développais une grande passion pour les oiseaux, les rapaces. Mais j'étais aussi passionnée par le tennis, mon père adorait ça et un jour il devait me garder et il m'avait emmené au terrain où il jouait avec des amis, je m'étais amusée toute une après-midi en pleine chaleur, un petit chapeau blanc sur la tête, à les regarder, puis j'ai fini par demander à prendre des cours, je suis devenue très douée, faisant même des compétitions. Puis il y a quatre ans, je devais rester à Pescara pour une compétition de tennis, mon frère lui restait chez sa copine, mes parents partaient donc en amoureux sur le bateau familial, il ne devait rester que le week-end, j'ai donc pensé en ne les voyant pas le lundi, qu'ils s'étaient accordés une journée supplémentaire, bien que ma mère détestait louper une journée de travail étant coiffeuse et mon père lui gérant une société de vin, ce qui rapportait énormément. Bref, avec mon frère on a contacté la police, qui ont lancé des recherches, mais rien, je gardais espoir, mon frère n'en avait plus, le bateau, les corps n'ont jamais été retrouvés, ils avaient complètement disparu, j'étais anéantie de les avoir perdu, je n'avais donc plus que mon frère.

N'ayant plus que mon frère, je me suis accrochée à lui, on s'est rapproché, puis nous avons décidé de confier l'entreprise de vin de notre père, à notre oncle, étant un homme de confiance qui travaillait déjà avec notre père à l'époque. Puis j'ai rencontré cet inconnu accidentellement, du nom de Anteo, heureusement qu'il était là, car je savais que j'allais tomber dans la dépression, repensant sans cesse à mes parents. Une belle aventure a commencé avec Anteo, j'en étais certaine, il était l'homme de ma vie. J'ai commencé à travailler comme fleuriste, puis ensuite comme serveuse, mais cette vie ne me convenait pas, j'ai donc décidé de mettre en avant ma passion pour les oiseaux, en devenant fauconnier, j'ai fait des recherches, le mot au féminin n'existe pas, certainement parce qu'il y en a peu et c'est bien dommage. J'ai réussi à commencer à travailler dans une animalerie, mais il n'y avait pas de rapaces, je devais attendre la fameuse ouverte du zoo, pour vraiment exercer le métier que je voulais. Entre temps, Anteo a commencé à se mettre à l'alcool, il avait perdu son meilleur ami dans un accident de voiture, il devenait vraiment méchant, je ne le reconnaissais plus, mais je l'aimais toujours, mon frère me disait de m'éloigner de lui, mais je ne voulais pas, je cherchais à l'aider, mais il ne faisait que de me repousser, puis il y a eu ce fameux soir, où il avait énormément bu, j'étais rentrée tard, on a commencé à se disputer, durant la dispute il a failli me frapper, mais il s'est stoppé, ayant eu conscience de l'acte qu'il allait avoir à mon égard, puis il est parti en claquant la porte. J'ai décidé ce soir-là d'aller dormir chez une amie, le lendemain quand je suis revenue, il n'y avait plus ses affaires, juste un mot pour me dire qu'il m'aimait. Je l'ai énormément mal vécu, je l'aimais encore et toujours, je me suis rendue à son hôtel, j'ai questionné son personnel, qui ne voulait absolument rien me dire, je les ai insulté les uns après les autres, je l'ai longuement appelé en boucle, laissant des messages sur sa boîte vocale, le suppliant de revenir, mais il ne revenait, alors j'ai abandonné, une fois de plus une personne disparaissait dans ma vie, alors j'ai voulu noyé ma peine, j'ai commencé à enchaîner les coups d'un soir, ce qui a le don de déplaire à mon frère. Puis le zoo a ouvert, alors j'ai commencé aussi à me plonger dans le travail, mais il était toujours dans mon coeur, je n'arrivais pas à l'oublier, tentant toutes les solutions, mais rien...